Mon parcours artistique est plus un parcours humain, une errance sur les territoires hasardeux du sensible.
Il s’agit d’une succession d’images en évolution, un regard posé sur autant de sujets et d’objets qui portent en eux l’inévitable « contamination » humaine, animale,
végétale…Une contamination qui m’amène vers ce que l’être porte de plus profond en lui, de plus mystérieux, de plus incontrôlé.
En quête de l’innomé et du lieu de rencontre d’émotions multiples et individuelles, j’essaie de donner du souffle, de capter l’insaisissable, le fugitif, de
rendre visible l’invisible – entre intimité et universalité –Coloriste à la base, mes derniers travaux sont un retour aux sources avec l’utilisation des
encres et plus particulièrement de l’encre de chine. Les moyens sont sobres, j’expérimente des supports différents, des papiers souvent récupérés, de l’opacité à la transparence avec
l’utilisation du calque et du plexi. Le travail est isolé, la lutte silencieuse, immobile mais acharnée avec moi, avec le papier, l’outil, le geste.
« L’arrière cours »
Mes encres sont des
narrations, des écritures, des histoires à raconter, des immersions en apnée, immersions végétales, minérales, aériennes dans des mondes où l’on ne va pas tous les jours mais dont je recherche
ostensiblement les palpitations vitales.Chaque tâche est une énigme, une pause, un silence entre les tumultes et les blessures, la table et le hamac, à
l’abri, dans l’arrière cour, tout est là…
« Rue piétonne »
Il étend la surface de son corps pour se retrouver. Il renie
la présence de lui-même pour se retrouver.Il vêt d’une chemise quelques vides pour, avant l’autre vide, un petit semblant de plein » H.Michaux/La vie dans les plisNoir et blanc, l’image apparaît de façon aléatoire pour révéler d’étranges
présences, famillières ou distantes, des passants, des voyageurs, des qui-parlent des qui-se-taisent, des agités, des rêveurs, des déformés, des essaims humains qui s’accumulent et se dispersent
sans connaître les forces qui sous-tendent leurs rapprochements et leurs répulsions…En quelque sorte une fascination pour l’individu dans ses activités quotidiennes, ses déambulations urbaines,
ses attroupements, ses foules, ses solitudes, ses envols, ses fragilités, ses déplacements, ses limites.
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